mercredi 19 juillet 2023

¤ Le parfum des cendres, de Marie Mangez ¤

Résumé :
Les parfums sont toute la vie de Sylvain Bragonard. Il a le don de cerner les personnalités grâce à de simples senteurs, qu’elles soient vives ou délicates, subtiles ou entêtantes. Tout le monde y passe, même les morts dont il s’occupe chaque jour dans son métier d’embaumeur.
Cette manière insolite de dresser des portraits stupéfie Alice, une jeune thésarde fascinée par son étrange profession. Pour elle, Sylvain est une énigme : bourru et taiseux, pourquoi semble-t-il plus à l’aise avec les défunts qu’avec les vivants ? Loin de se décourager, Alice va redoubler d’efforts pour percer le secret qui l’empêche de respirer depuis quinze ans…

Editeur : J'ai Lu
- Paru le : 12 Avril 2023
Pages : 223


Mon avis :

Je remercie les Editions J'ai Lu pour l'envoi de ce roman à la couverture si joliment travaillée. Je l'avoue, j'ai tout d'abord été attirée par celle-ci, puis la quatrième m'a pas mal intriguée. Aucun doute là-dessus, je quittais ma zone de confort avec ce titre et c'est le moins qu'on puisse dire.

Dans ce petit roman de 200 pages à peine, nous faisons la connaissance de l'énigmatique Sylvain dont le métier est peu commun. En effet, ce dernier est embaumeur, autant vous dire qu'il faut que ce soit un métier passion pour le réaliser. Quoi qu'à bien y réfléchir avoir ce genre de passion peut paraître assez étrange pour le commun des mortels. Mais, pourquoi pas après tout ? Il faut de tout comme on dit. Notre héros n'est pas un grand bavard du tout pourtant lorsque Alice, la jeune stagiaire qui le suit depuis plusieurs jours maintenant, découvre Sylvain au contact de ses patients, son comportement corporel change du tout au tout. Il semble s'animer au contact de ces cadavres auxquels il s'efforce de redonner bonne mine tout en les respectant scrupuleusement pour ce qu'ils ont été de leur vivant. Il s'assure ainsi de les rendre les plus vivants possible pour leur famille. Mais, le manège est intrigant, il semble sentir les corps, deviner leurs odeurs, leurs habitudes de vie simplement en les touchant. Fait assez troublant pour Alice qui va s'efforcer de comprendre quitte à percer un douloureux secret…

Comme je le disais c'est un tout petit roman que je pensais lire rapidement, de ce fait, je ne prenais pas de grands risques avec ce changement radical de genre et de style pour moi. Malheureusement, l'excursion dans cet univers s'est avérée assez pénible et troublante à bien des égards. Je n'ai à aucun moment réussi à m'attacher à Sylvain, cet homme d'une trentaine d'année, taciturne, morose, taiseux parfois bourru, je me suis très vite lassée de son comportement à l'égard d'Alice ainsi que dans son quotidien en général. Par la suite on nous délivre quelques pièces de son puzzle pour arriver à percer le mystère qui l'entoure, ce qui l’a rendu un peu plus humain à mes yeux. Pourtant, ce n'était toujours pas suffisant et quand la toute fin arrive enfin, le voile se lève et on comprend tout ce que cet écorché vif vit au quotidien depuis quinze ans.

Je vous avoue que ce fut un réel soulagement que nous ayons les clés, j'aurais été terriblement déçue de rester sur ma faim. Déjà qu'elle ne me satisfait qu'à moitié, je me souviens m'être dit une fois le livre refermé « bon et bien tout ça pour ça » … J'ai été agacée d'être complètement passée à côté de ce roman, ne pas avoir su développer la compassion et l'empathie nécessaires pour comprendre Sylvain et son mal être permanent avec lequel il va devoir vivre toute sa vie durant désormais. Un handicap invisible, mais un handicap quand même. Cela étant dit, à côté de cela j'ai aimé découvrir une partie de son métier, bien que ce ne soit pas très joyeux et que l'on se projette inexorablement vers ce qui nous attend tous un jour. J'ai trouvé que tout cela était bien exploité, bien expliqué, sans trop entrer dans des détails qui alourdiraient le roman c'est certain.

En somme, j'ai passé un moment de lecture, assez long, dérangeant où j'ai été assez mal à l'aise à certains moments, car le fossé qui sépare Sylvain de sa stagiaire et du reste du monde est soyons clairs : immense. On se sent mal à l'aise pour lui et dans une incompréhension totale tout au long du roman tout en le suivant dans son quotidien d'embaumeur. Un métier qui déjà ne l'aide pas beaucoup à rester ancré dans le monde des vivants. Et si justement c'est pile ce dont il a besoin et ce qu'il recherche ? Je vous laisse vous faire votre propre avis afin de répondre à cette question par vous-même.
Néanmoins, je note également les touches de poésies délicatement contées pour décrire les odeurs, les textures et ce qu'il ressent auprès de chacune des personnes qui passent entre ses mains. Cela reste un art indéniablement.

Ma petite note


Merci encore à eux : 

  


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