Je
remercie les Editions J'ai Lu pour l'envoi de ce roman à
la couverture si joliment travaillée. Je l'avoue, j'ai tout d'abord été attirée
par celle-ci, puis la quatrième m'a pas mal intriguée. Aucun doute là-dessus, je
quittais ma zone de confort avec ce titre et c'est le moins qu'on puisse dire.
Dans
ce petit roman de 200 pages à peine, nous faisons la connaissance de
l'énigmatique Sylvain dont le métier est peu
commun. En effet, ce dernier est embaumeur, autant vous dire qu'il faut que ce
soit un métier passion pour le réaliser. Quoi qu'à bien y réfléchir avoir ce
genre de passion peut paraître assez étrange pour le commun des mortels. Mais,
pourquoi pas après tout ? Il faut de tout comme on dit. Notre héros n'est pas un
grand bavard du tout pourtant lorsque Alice, la jeune stagiaire qui le suit
depuis plusieurs jours maintenant, découvre Sylvain au contact de ses patients,
son comportement corporel change du tout au tout. Il semble s'animer au contact
de ces cadavres auxquels il s'efforce de redonner bonne mine tout en les
respectant scrupuleusement pour ce qu'ils ont été de leur vivant. Il s'assure
ainsi de les rendre les plus vivants possible pour leur famille. Mais, le
manège est intrigant, il semble sentir les corps, deviner leurs odeurs, leurs
habitudes de vie simplement en les touchant. Fait assez
troublant pour Alice qui va s'efforcer de comprendre quitte à percer un
douloureux secret…
Comme
je le disais c'est un tout petit roman que je pensais lire rapidement, de ce
fait, je ne prenais pas de grands risques avec ce changement radical de genre
et de style pour moi. Malheureusement, l'excursion dans cet univers s'est
avérée assez pénible et troublante à bien des égards. Je n'ai à aucun moment
réussi à m'attacher à Sylvain, cet homme d'une trentaine d'année, taciturne,
morose, taiseux parfois bourru, je me suis très vite lassée de son comportement
à l'égard d'Alice ainsi que dans son quotidien en général. Par la suite on nous
délivre quelques pièces de son puzzle pour arriver à percer le mystère qui
l'entoure, ce qui l’a rendu un peu plus humain à mes
yeux. Pourtant, ce n'était toujours pas suffisant et quand la toute fin arrive
enfin, le voile se lève et on comprend tout ce que cet écorché vif
vit au quotidien depuis quinze ans.
Je
vous avoue que ce fut un réel soulagement que nous ayons les clés, j'aurais été
terriblement déçue de rester sur ma faim. Déjà qu'elle ne me satisfait qu'à
moitié, je me souviens m'être dit une fois le livre refermé « bon et bien tout
ça pour ça » … J'ai été agacée d'être complètement passée à côté de ce roman,
ne pas avoir su développer la compassion et l'empathie nécessaires pour
comprendre Sylvain et son mal être permanent avec lequel
il va devoir vivre toute sa vie durant désormais. Un handicap invisible, mais
un handicap quand même. Cela étant dit, à côté de cela j'ai aimé découvrir une
partie de son métier, bien que ce ne soit pas très joyeux et que l'on se
projette inexorablement vers ce qui nous attend tous un jour. J'ai trouvé que
tout cela était bien exploité, bien expliqué, sans trop entrer dans des détails
qui alourdiraient le roman c'est certain.
Ma
petite note :
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