Résumé :
Gabrielle a deux passions : la lecture et son jardin. Lorsqu'elle meurt accidentellement, le monde de son compagnon s'effondre. Pour maintenir vivant le souvenir de la femme qu'il a passionnément aimée, Martin, qui n'ouvrait jamais un livre et pour qui le jardin était terra incognita, se met à dévorer des romans et à bichonner les fleurs. C'est ainsi qu'il découvre un secret que, par amour, Gabrielle lui avait caché et qui lui permettra de surmonter son deuil d'une manière inattendue.
"Les anémones n'ont aucun parfum, mon amour,
ou alors si léger que seul un vrai jardinier pourrait
le percevoir. Mais, tu n'es pas un vrai jardinier."
- Editeur : J'ai Lu (pour Elle)
- Paru le : 17 Avril 2019
- Pages : 219
Mon avis :
Je remercie chaleureusement les EditionsJ'ai Lu pour l'envoi de ce roman à la couverture si intrigante et de saison.
J'étais très curieuse de découvrir ce titre sans vraiment savoir pourquoi, la
quatrième de couverture m'a interpellé et j'ai alors imaginé un petit scénario
qui me semblait pas mal du tout, malheureusement j'étais bien loin du compte…
Nous sommes dans la peau de Martin.
Cet homme qui a la vie devant lui est en bonne santé et est heureux en couple
avec Gabrielle, cette passionnée par la vie. Mais plus précisément par la
lecture et son jardin, jardin qui au passage est délicieusement bien décrit.
Nul doute qu'il doit vraiment être sublime. Pourtant, un jour ce bonheur que
l'on croit acquis vole en éclats en un instant : un accident fatal vole à Martin son aimée, son adorée, son tout. Ils n'étaient pourtant pas mariés,
n'avaient pas encore parlé de ce projet-là ni même d'avoir des enfants,
pourtant son amour pour elle est presque indescriptible et à la fois
terrifiant. Il va devoir faire son deuil et passer par les nombreuses étapes
douloureuses qui l'attendent pour parvenir à avancer et cela commence en
explorant les passions de Gabrielle, qui jusque-là lui étaient assez
étrangères. Mais rien ne se passe comme on pourrait le croire, il sombre
dans une douce folie, à vous mettre les frissons dans le dos, le déni semble
être son moteur pour continuer à vivre presque « comme si »…
Je n'ai jamais entendu parler de ce
roman, ni même de l'auteur et j'avais très envie de partir à l'aventure, à
l'aveuglette, me faire une idée sur un roman par moi-même sans les buzz qu'il y
a souvent à la sortie d'un roman. Pour le coup je dois dire que si je suis
satisfaite de ma démarche, ce que j'y ai découvert est plutôt particulier. Je
serais bien incapable de vous dire si j'ai aimé ou non ce roman tant il peut
paraître glauque par moments. Il est terriblement mélancolique et triste, et
suivre cet homme glisser petit à petit jusqu'à une belle accélération vers le
milieu du roman dans une démence totale est assez flippant. Cela nous renvoie à
la figure que la vie est précieuse et qu'il faut en chérir chaque instant
surtout avec l'être aimé, mais je dois dire que là cela surpasse tout.
On est dans la peau de Martin et en
même temps on ne peut qu'être détaché par ce qu'il vit, comme spectateur de sa
propre vie. Les références littéraires sur les classiques s'enchaînent en
désordre, les poèmes décousus également, le tout pour former un roman assez
complexe finalement. Le deuil de cet homme ne se fait pas de manière «
classique », même si c'est un mot inventé puisqu'il n'y a pas vraiment de
catégorie pour réagir de telle ou telle manière aux diverses situations qui
nous touchent, chacun est différent. On part dans un déni total qui nous
entraîne à la découverte de cette Gabrielle qui n'est finalement pas totalement
à l'image que son Martin l’a toujours connue, ce qui doit vraiment faire mal.
Même si cela reste assez soft dans les découvertes qu'il fait.
Cela étant dit, à travers ses
actions/réactions et le petit bout de chemin qu'il fait seul désormais, il fait
vivre son aimée à travers quelques flash-back et surtout beaucoup d'amour.
C'est agréable à suivre puisqu'on oublie presque par moments qu'elle n'est plus
là nous aussi. On se dit qu'on aurait aimé connaître la personne aimante et
optimiste qu'elle était, bien que toujours à sa rêverie et comme dans un autre
monde parallèle la plupart du temps. Tout nous est décrit avec beaucoup de
délicatesse, de pudeur et de respect. Même si la vie « réelle » reprend un peu
trop le dessus parfois, venant gâcher les moments magiques et totalement
surréalistes qu'on vit dans ce jardin des merveilles à l'abri de cette cabane à
lecture.
En somme, j'ai passé un moment
particulier avec ce roman, beaucoup d'émotion, de tristesse, de mélancolie, de
poésie, de larmes qui coulent sans que l'on s'en aperçoive et qui nous surprend
lorsqu'on s'en rend compte. Je serais bien en mal de vous dire si j'ai aimé ou
non même après avoir rédigé cette chronique. La souffrance de Martin est à la
fois douloureuse, touchante et terrifiante, le tout avec une légère pointe
d'agacement, je dois bien l'admettre. La fin nous fait tout de même sourire,
car la vie continue pour certains sans pour autant que l'on oublie, et le
pouvoir des promesses est plus fort que tout ici.
Je vous recommande tout de même ce roman, histoire de vous faire votre propre avis.
Je vous recommande tout de même ce roman, histoire de vous faire votre propre avis.
Ma petite note :
Merci encore à eux :
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