¤ Ce qui ne te tue pas…, de Georgia Caldera ¤

Résumé :

Le bac en poche, les années de Lycée et leur lot de terribles souvenirs derrière elle, Violette se réjouit de pouvoir enfin tourner la page. C'est par un déménagement et l'intégration d'une école de graphisme de renom que débute sa nouvelle vie. Artiste dans l'âme, Violette espère se révéler et s'épanouir à Art-Sup. Or, son bonheur a un prix :Adam, le fils de son nouveau beau-père. Car le jeune homme, aussi ombrageux qu'insaisissable, avec lequel elle va devoir désormais partager un couloir, semble la haïr par-dessus tout. Et lui aussi étudie les arts graphiques au sein de la même formation...

- Editeur : J'ai Lu (pour Elle)

- Paru le : 20 Mars 2019

- Pages : 319

Mon avis :

Je remercie chaleureusement les Editions J'ai Lu pour l'envoi de ce roman que je me languissais de découvrir simplement pour retrouver la plume de Georgia Caldera sur un genre contemporain. Autant vous dire que je me suis régalé.

Nous suivons de prime abord Violette, une jeune femme qui vient de terminer le lycée et qui se voit accepter la proposition de sa mère de la rejoindre dans son nouveau foyer. Cette dernière s'est remariée avec un homme en apparence tout à fait charmant, mais qui semble avoir une part d'ombre bien plus sérieuse qu'il n'y paraît. Elle va devoir penser un peu à elle pour une fois et «abandonner» son père dépressif et son frère pour rejoindre l'autre côté de ce mariage parental qui a échoué. L'opportunité de loger gratuitement chez sa mère tout en étant inscrite à une très belle école d'Art-Sup qui a un coût assez important qu'elle ne pourrait jamais se payer seule est clairement ce qui fait pencher son choix dans la balance. Seulement les complications commencent dans la voiture lorsque sa mère lui annonce que son nouveau mari a aussi un fils, Adam, du même âge qui étudiera dans la même école qu'elle et qui semble assez spécial…

Je crois que j'ai été emprisonnée dans l'histoire dès les premières pages et cela fait un bien fou ! J'en ai très vite voulu plus tout en étant très mal à l'aise et dérangée au fur et à mesure que j'avançais dans le roman. J'ai plus ou moins été préparée sur le fait qu'il allait y avoir quelque chose d'un peu trash en lisant les remerciements de l'auteure. Donc j'ai anticipé de découvrir une histoire assez spéciale et peu ordinaire et j'avoue que ma curiosité a été bien plus piquée à ce moment-là qu'au moment de lire la quatrième de couverture, somme toute assez banale. Banale dans le sens prévisible au possible, ça sent l'histoire d'amour que l'on voit arriver à des kilomètres, sans parler du happy end qui arrivera forcément et plus vite qu'on ne le pense.

Et bien non, j'ai été agréablement surprise de me tromper sur toute la ligne, ce que l'on découvre ici est bien plus profond. On est à la fois mal à l'aise, gêné et écœuré, révolté également avec cette boule de rage qui ne m'a pas quittée durant certains passages. L'auteure n'y va pas par quatre chemins et le thème qu'elle aborde est compliqué, terriblement brutal, malsain et triste de réalisme. C'est sans doute pour cette raison qu'on est aussi captivé, car en plus d'un style accrocheur, l'auteure nous emmène sur des chemins sinueux que certains enfants vivent chaque jour plus nombreux au quotidien.

L'ambiance est assez lourde et pesante et durant les quelques moments de répit, nous avons droit à de belles réflexions sur la vie et son sens. Sur deux jeunes gens, tout ce qu'il y a de plus banal, mais avec un talent certain pour l'art, qui tente de s'en sortir dans une société toujours plus difficile à gérer et ce même s'ils ne sont pas livrés à eux-mêmes. J'ai particulièrement aimé ces moments-là où cela m'a fait oublier l'espace d'un instant le fil conducteur de l'histoire. Où la complicité bien que très timide s'installe entre nos deux personnages principaux, qui l'un comme l'autre sont très attachants.

En somme, j'ai passé un très bon moment de lecture tantôt dans la peau de Violette et tantôt dans celle plus délicate d'Adam. Le thème de l'histoire est terriblement poignant et affreusement réaliste. Le tout forme un mélange relativement dérangeant, mais très addictif, car on espère toujours qu'il y aura un peu moins de noirceur au fil des pages. La fin reste franchement très frustrante, elle se termine simplement comme une fin de chapitre nous laissant comme deux ronds de flan à attendre une suite qu'il n'y aura pas dans l'immédiat. Même si je l'ai sous la main, j'avoue avoir envie de faire durer un peu le plaisir de retrouver cet univers si sombre et addictif à la fois.
Le petit bémol que je pourrais finalement reprocher à l'histoire c'est qu'elle est très routinière, beaucoup de scènes se répètent, leur emploi du temps est bien huilé et les claquements de portes après la tempête également. Cela étant dit, je me suis prise d'affection pour nos deux héros et je lirai donc la suite avec intérêt.
Je vous recommande chaudement ce roman, mais il faut arriver à se blinder quelques fois.

Ma petite note : 

Merci encore à eux :