Mon avis :
Je
remercie les Editions Flammarion
pour l'envoi de ce roman que j'avais très envie de découvrir, car l'auteure a
une personnalité que j'aime assez, tout comme sa plume d'ailleurs. Quant au
titre, pour la végétarienne que je suis il ne pouvait que m’intriguer.
Nous
rencontrons Robert, un homme d'une cinquante d'années, introverti, sensible à
ce qui l'entoure, notamment au bien-être de ses animaux et de ses légumes, son
précieux potager. Il regarde le monde à travers des yeux d'enfants, tout du
moins concernant la nature et sa ferme. Tout son quotidien est routinier au
possible, mais cela le rassure et lui fait du bien, chaque chose est à sa
place, tout est bien ordonné et organisé tout en respectant l'ordre qu'il a
établi des tâches quotidiennes à accomplir dans ses journées. Cela étant dit,
il ne voit pas son métier comme une corvée, mais comme un vrai petit bonheur à
savourer chaque jour un peu plus. Il est reconnaissant de ce qu'il a et compte
bien tout faire pour le conserver ainsi sans jamais le partager avec un
touriste, dont sa sœur s'occupe pour faire tourner la ferme familiale, devenue
une auberge. Même ses petits neveux n'ont pas libre accès à son potager à qui
il raconte les plus belles histoires une fois seul. Seulement, une rencontre va
venir bouleverser son monde et ses certitudes qu'il croyait acquises, le
mettant complètement sens dessus dessous, pour l'ouvrir au monde de la plus
belle des façons...
J'ai
été emportée dès les premières lignes de ma lecture et c'est assez rare pour le
souligner. Le ton du roman est donné et ce qu'on y découvre est à la fois
poétique, tout en douceur, en hypersensibilité et surtout en marge de notre
société de surconsommation actuelle. Ce roman m'a complètement parlé de par les
messages forts qui nous sont transmis avec Robert, ce fermier au cœur tendre
qui se cache sous une épaisse carapace, qui plus est brute de décoffrage. Je
partage totalement ses valeurs, qui sont pour moi tellement justes et vraies,
on a tendance a facilement « oublier » d'où viennent les produits que l'on consomme
au quotidien ainsi que le travail qu'il y a derrière. Je me suis également
beaucoup reconnue en lui, cet homme adulte « perdu » dans son monde d'où il ne
voit pas les mêmes choses qu'une personne « normale ».
J'entends
par là qu'à travers son univers fantasque et parfois enfantin, il perçoit
beaucoup plus de choses qu'un adulte qui a perdu son âme d'enfant. Il est
certes renfermé sur lui-même et passe à côté de sa vie sur certains points,
mais j'ai tellement aimé sa façon de voir les choses, d'aborder la nature et la
vie tout simplement. Beaucoup de douceur se dégage d'entre ces pages et j'ai
été très surprise d'y trouver autant de mélancolie et de poésie mêlée. Un roman
vraiment bouleversant et parlant pour nos générations futures, car à moins
d'être aussi optimiste qu'une certaine anglaise, je doute que
l'humanité va se réveiller du cauchemar dans lequel elle propulse notre
terre.
Au-delà
du message que l'auteure fait passer avec ses personnages tous plus attachants
les uns que les autres soit dit
en passant, j'ai beaucoup aimé l'histoire et la tournure qu'elle prend. Je
mentirais si je disais que je n'ai pas eu un petit pincement au cœur à la fin,
mais c'est on va dire « un mal pour un bien ». La délicatesse avec laquelle
cette histoire est menée m'a énormément plu, même si tout se passe assez vite
et presque un peu trop facilement, ça passe bien et on se laisse entraîner dans
le tourbillon de Robert et de son entourage. Un entourage bienveillant qui le
tire vers le haut et qui n'hésite pas à le sortir de sa zone de confort pour
son propre bien. J'ai été d'autant plus touchée et émue par cet aspect-là, car
une fois de plus il n'y a que dans les romans que l'on découvre autant
d'altruisme, de générosité et de gentillesse, simplement pour aider son
prochain, sans rien attendre en retour.
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