jeudi 27 décembre 2018

¤ Gros sur le cœur, de Carène Ponte ¤

Résumé :
C'est l'histoire d'une adolescente sans doute un peu trop ronde, sans doute un peu trop fragile.
C'est l'histoire d'un nouveau lycée, des yeux qui dévisagent, des yeux qui jugent.
C'est l'histoire d'un professeur d'allemand qui séduit.
Mélissa, 17 ans, suit ses parents dans une nouvelle ville, un nouveau lycée. Année de terminale sur la corde raide. Année charnière entre dégoût de soi et renaissance.

Editeur : Michel Lafon (Jeunesse)
- Paru le : 15 Novembre 2018
Pages : 254


Mon avis : 
Je remercie chaleureusement les Editions Michel Lafon pour l’envoi de ce roman qui me tenait à cœur. En effet, j’étais impatiente de découvrir l’auteure sur un plan plus jeunesse avec un thème pas simple du tout à traiter, et pourtant elle s’en sort avec brio…

Nous rencontrons la jeune Mélissa, 17 ans, lycéenne et encore en prise des tourments de l’adolescence. On va découvrir ce qui la passionne, sa meilleure amie, une adorable jeune fille, et puis le jour J qui arrive bien vite : son grand déménagement habituel qui la mènera où l’emploi de son père l’aura décidé. Ils se retrouvent très régulièrement en déplacement et en trois ou cinq ans il est difficile de quitter ce à quoi ils se sont habitués. Elle semble en souffrir bien plus que ses parents, et de ce fait se renferme un peu sur elle-même, semble assez réfractaire au changement ce coup-ci. Elle laisse derrière elle une ville et des habitudes auxquelles elle est très attachée et redoute par-dessus tout son nouveau lycée. Et pour ne rien arranger, Mélissa est comme beaucoup de jeunes filles de son âge peu confiante en elle, en son apparence plus particulièrement, elle a des formes qu’elle ne parvient pas à supporter à force de se comparer sans cesse aux autres…

J’ai eu le cœur serré dès les premières pages, d’abord en retrouvant la si jolie plume de Carène et ensuite parce qu’elle sait insuffler à ses mots beaucoup de force, ce qui fait que nous sommes obligés d’être touchés d’une manière ou d’une autre. Ce que subit Mélissa au lycée est bien entendu horrible et le mot est faible, mais je crois que ce qui m’a fait le plus mal en tant que simple spectatrice, c’est ce qu’elle s’inflige, elle. Elle laisse l’opinion et la méchanceté des autres prendre des proportions sur elle qui en deviennent graves au point de ne plus se reconnaître, ne plus avoir l’impression d’appartenir à ce corps qui est le sien. Elle en oublie ses valeurs, ce qu’elle est vraiment, ce qu’elle aime dans la vie et le dégoût et la haine envers elle-même prennent une place disproportionnée.

Bien entendu, elle n’en est pas complètement consciente et c’est en soi ce qui est le plus dramatique dans cette histoire. Laisser des inconnus nous juger et les croire aveuglément en pensant qu’ils ont raison sur notre compte. J’avoue avoir été vraiment très touchée par son histoire, j’ai dévoré ce roman pour la simple et bonne raison que je voulais absolument connaître le dénouement, savoir si notre héroïne trouverait une issue positive. Par chance, elle s’en sort admirablement bien et a beaucoup appris de ses erreurs, le tout avec une touche un peu surréaliste qui donne un petit côté mystérieux au roman.

Malgré tout, j’ai également été assez agacée, voire très énervée à un certain moment du roman quand un professeur se permet de sortir un peu de son rôle et que Mélissa laisse faire les choses tout en sachant que c’est mal. Son absence d’affirmation, sa force de caractère s’est envolée et c’est quelque chose que j’ai beaucoup de mal à tolérer. Être perdue, ne pas avoir confiance en soi, souffrir des autres et de soi-même est une chose, mais être à ce point naïve, j’ai beaucoup de mal à le comprendre. Cette histoire a pris des tournants vraiment particuliers au fil des pages et des quelques mois qui se sont écoulés depuis son déménagement. Le moins que l’on puisse dire est que rien ne lui est épargné.

En somme, j’ai passé un très bon moment de lecture, poignant, prenant et c’est le souffle court que j’ai refermé ce livre. En effet, Mélissa est une jeune fille très attachante, elle a tout pour elle contrairement à ce qu’elle semble penser et c’est ce qui fait le plus mal au cœur. Voir à quel point les autres peuvent être destructeurs envers ceux qu’ils jugent « faibles » et malheureusement le monde dans lequel on vit est bien loin des jolies romances que Carène Ponte nous offrait dans ses précédents romans. Je trouve admirable qu’elle ait transmis une possibilité de peut-être se reconnaître dans ce roman jeunesse écrit avec une telle justesse que la petite larme a bien fait son apparition à quelques reprises durant ma lecture. Je vous recommande chaudement ce roman qui je suis sûre vous rappellera à quel point il est difficile d’évoluer en société, et encore plus d’être dans la peau d’une adolescente.

Ma petite note : 

Merci encore à eux :


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