Résumé :
C'est l'histoire d'une adolescente sans doute un peu trop ronde, sans doute un peu trop fragile.
C'est l'histoire d'un nouveau lycée, des yeux qui dévisagent, des yeux qui jugent.
C'est l'histoire d'un professeur d'allemand qui séduit.
Mélissa, 17 ans, suit ses parents dans une nouvelle ville, un nouveau lycée. Année de terminale sur la corde raide. Année charnière entre dégoût de soi et renaissance.
- Editeur : Michel Lafon (Jeunesse)
- Paru le : 15 Novembre 2018
Mon avis :
Je remercie
chaleureusement les Editions Michel Lafon pour l’envoi de ce roman qui me
tenait à cœur. En effet, j’étais impatiente de découvrir l’auteure sur un plan
plus jeunesse avec un thème pas simple du tout à traiter, et pourtant elle s’en
sort avec brio…
Nous rencontrons la jeune Mélissa, 17 ans, lycéenne et encore en prise des tourments de l’adolescence. On
va découvrir ce qui la passionne, sa meilleure amie, une adorable jeune fille,
et puis le jour J qui arrive bien vite : son grand déménagement habituel
qui la mènera où l’emploi de son père l’aura décidé. Ils se retrouvent très
régulièrement en déplacement et en trois ou cinq ans il est difficile de
quitter ce à quoi ils se sont habitués. Elle semble en souffrir bien plus que
ses parents, et de ce fait se renferme un peu sur elle-même, semble assez
réfractaire au changement ce coup-ci. Elle laisse derrière elle une ville et
des habitudes auxquelles elle est très attachée et redoute par-dessus tout son
nouveau lycée. Et pour ne rien arranger, Mélissa est comme beaucoup de jeunes
filles de son âge peu confiante en elle, en son apparence plus
particulièrement, elle a des formes qu’elle ne parvient pas à supporter à force
de se comparer sans cesse aux autres…
J’ai eu le cœur serré dès
les premières pages, d’abord en retrouvant la si jolie plume de Carène et
ensuite parce qu’elle sait insuffler à ses mots beaucoup de force, ce qui fait
que nous sommes obligés d’être touchés d’une manière ou d’une autre. Ce que subit Mélissa au lycée est bien entendu horrible et le mot est faible, mais je crois
que ce qui m’a fait le plus mal en tant que simple spectatrice, c’est ce
qu’elle s’inflige, elle. Elle laisse l’opinion et la méchanceté des autres
prendre des proportions sur elle qui en deviennent graves au point de ne plus
se reconnaître, ne plus avoir l’impression d’appartenir à ce corps qui est le
sien. Elle en oublie ses valeurs, ce qu’elle est vraiment, ce qu’elle aime dans
la vie et le dégoût et la haine envers elle-même prennent une place
disproportionnée.
Bien entendu, elle n’en
est pas complètement consciente et c’est en soi ce qui est le plus dramatique
dans cette histoire. Laisser des inconnus nous juger et les croire aveuglément
en pensant qu’ils ont raison sur notre compte. J’avoue avoir été vraiment très
touchée par son histoire, j’ai dévoré ce roman pour la simple et bonne raison
que je voulais absolument connaître le dénouement, savoir si notre héroïne
trouverait une issue positive. Par chance, elle s’en sort admirablement bien et
a beaucoup appris de ses erreurs, le tout avec une touche un peu surréaliste
qui donne un petit côté mystérieux au roman.
Malgré tout, j’ai
également été assez agacée, voire très énervée à un certain moment du roman
quand un professeur se permet de sortir un peu de son rôle et que Mélissa laisse faire les choses tout en sachant que c’est mal. Son absence
d’affirmation, sa force de caractère s’est envolée et c’est quelque chose que
j’ai beaucoup de mal à tolérer. Être perdue, ne pas avoir confiance en soi,
souffrir des autres et de soi-même est une chose, mais être à ce point naïve,
j’ai beaucoup de mal à le comprendre. Cette histoire a pris des tournants
vraiment particuliers au fil des pages et des quelques mois qui se sont écoulés
depuis son déménagement. Le moins que l’on puisse dire est que rien ne lui est
épargné.
En somme, j’ai passé un
très bon moment de lecture, poignant, prenant et c’est le souffle court que
j’ai refermé ce livre. En effet, Mélissa est une jeune fille très attachante,
elle a tout pour elle contrairement à ce qu’elle semble penser et c’est ce qui
fait le plus mal au cœur. Voir à quel point les autres peuvent être
destructeurs envers ceux qu’ils jugent « faibles » et malheureusement
le monde dans lequel on vit est bien loin des jolies romances que Carène Ponte
nous offrait dans ses précédents romans. Je trouve admirable qu’elle ait
transmis une possibilité de peut-être se reconnaître dans ce roman jeunesse
écrit avec une telle justesse que la petite larme a bien fait son apparition à
quelques reprises durant ma lecture. Je vous recommande chaudement ce roman qui
je suis sûre vous rappellera à quel point il est difficile d’évoluer en
société, et encore plus d’être dans la peau d’une adolescente.
Ma petite note : 

Merci encore à eux :
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