¤ Comment ne pas faire pitié à Noël quand on est célibataire, de Joanna Bolouri ¤

Résumé :

A trente-huit ans, Emily a un travail satisfaisant, des amis fabuleux, et surtout, un appart merveilleux, situé à des centaines de kilomètres de sa famille trop intrusive. Sa seule source de stress est Evan, son jeune voisin, qui fait beaucoup trop de bruit la nuit... Mais qu'importe ! Heureuse en couple avec Robert, Emily espère bien l'inviter chez elle pour Noël et lui présenter ses parents. Le temps des questions indiscrètes et des moqueries est enfin derrière elle ! Mais quand elle s'aperçoit que Robert lui ment depuis le début, Emily décide de rompre. Et maintenant, comment affronter sa famille pendant les fêtes ? Elle fait appel au fêtard d'à côté...

- Editeur : Hauteville

- Collection : Milady Chick-lit

- Paru le : 13 Novembre 2019
- Pages : 477


Mon avis :

C'est avec nostalgie que j'ai voulu découvrir un nouveau roman de Noël. Celui-ci est entré dans ma PAL il y a peu et je me suis donc décidée pour ce titre-là qui, d'après mon intuition et la quatrième de couverture, allait être plus drôle que les Noëls cocooning que j'aime tant retrouver dans les histoires. Je ne me suis pas trompée et j'ai adoré !

Nous suivons Emily, trente-huit ans, célibataire ou presque, disons dans une relation que même nous, nous trouvons bancale au fur et à mesure qu'elle nous la décrit. Elle vit à Londres avec deux colocataires plus jeunes qu'elle dont l'un d'entre eux, Alice, est aussi sa collègue de travail dans le collège où elles travaillent en tant que professeurs. Elle semble heureuse dans sa vie actuelle même si elle ne cesse de se répéter qu'elle n'a pas évolué depuis les quatorze années où elle a quitté son Irlande natale loin de ses parents envahissants et de son frère et sa sœur qui le sont tout autant. Son seul vrai problème actuellement serait ce voisin terriblement bruyant, du moins celui qui ne cesse de faire hurler ses partenaires la nuit. Le mur qu'ils partagent est terriblement fin et les nuits blanches passé un certain âge ne sont tout simplement plus possibles. Seulement, Evan est aussi craquant et séduisant que jeune vis-à-vis d'elle donc une option inenvisageable selon elle…

La quatrième de couverture me rappelait fortement l'univers d'une certaine londonienne que l'on adore tous : Bridget Jones ! Et dès les premières pages, j'ai ressenti la même pincée de joie que lorsque je me refais pour la énième fois les films. Attention, je ne dis pas que c'est ressemblant à ce point, seulement qu'il y a un petit quelque chose et cela m'a tout de suite fait apprécier Emily. Son humour décalé, ses pensées toutes plus drôles les unes que les autres, ses réparties et son sarcasme sont tout simplement exquis ! J'ai adoré la suivre dans son quotidien bien huilé, peut-être même un peu trop (même pour elle) et la voir évoluer au fil des pages.

On arrive à un point de sa vie où il lui faut une énième déception amoureuse pour qu'elle se remette en question une bonne fois pour toutes et qu'elle reprenne sa vie en main tout en se posant les bonnes questions. Je mentirais si je disais que je ne me suis pas arrêtée sur certains passages pour ne pas également songer à ma propre vie et mes propres choix. C'est avec humour que l'autrice tourne tout cela en dérision, mais derrière se cache un réel mal-être, comme ce phénomène de société où nous devons absolument être en couple, marié et avoir au moins deux enfants passés trente-cinq ans. La mère d'Emily est un vrai cauchemar de ce côté-là, elle n'a pas la langue dans sa poche et n'hésite pas à balancer le fond de sa pensée sans qu'on le lui ait demandé.

Concernant sa famille justement, je dois dire que j'ai été prise de fous rires plus d'une fois tant ils sont exagérément clichés, drôles, décalés et complètement barrés. Mais on s'attache à eux tout en se disant qu'on a finalement de la chance de ne pas faire partie de cette famille de folie, bien qu'ils soient réellement tous là les uns pour les autres en cas de coups durs. J'ai également tellement aimé déambuler dans les rues de Londres puis ensuite et surtout durant ces quatre jours en Irlande à déguster des plats aux noms et aux goûts douteux. Au sein même de ce foyer si envahissant, mais aux côtés d'Evan le voisin bruyant cela a une saveur complètement différente. Un brin d'excitation contenue, de malice et d'attention qui m'ont complètement fait fondre. J'étais à la fois en train de tomber amoureuse et frustrée pour les mêmes raisons complexes que l'héroïne. Je vivais pleinement cette histoire par procuration, une addiction comme j’en ai rarement ressentie durant mes lectures avec toujours le sourire aux lèvres.

En somme, j'ai passé un délicieux moment de lecture dans la peau d'une Emily focalisée sur son âge, sur sa vie (même si elle met du temps avant d'ouvrir les yeux), sur ses malencontreux choix amoureux. Mais elle a le mérite d'être une femme forte et indépendante, d'avoir la tête sur les épaules, d'être amicalement très bien entourée le tout avec une famille hors du commun et hors du temps. Un presque coup de cœur pour ce roman de Noël qui prend une dimension tellement drôle et épique que nous nous retrouvons bien loin des Noëls tout en douceur et en bon sentiment à la limite du mièvre comme je les aime tant pourtant. Je suis pour ainsi dire sortie de ma zone de confort le temps d'un Noël qui a eu le mérite d'être plus que bénéfique pour moi tout comme pour Emily qui en ressort fière, grandie, libre et avec la tête haute ! Je vous recommande chaudement ce roman d'une drôlerie sans fin et d'une appréhension de la vie actuelle tellement juste.

Ma petite note :