mardi 2 novembre 2021

¤ Le parapluie de la discorde, de Sylvie Baron ¤

Résumé :
A Vic-sur Cère, dans le Cantal, la villa Médard en impose par son élégance, ses secrets bien gardés, ses vies forgées autour de l'industrie du parapluie et... d'une femme d'affaires exceptionnelle au tempérament violent, Hélène Vitarelle. Son assassinat est un coup de tonnerre. Tout accuse son gendre, Jacques Naucelle, mais la seule à être persuadée de son innocence est sa maîtresse, Nina. La jeune femme ne voit qu'un personne capable de faire éclater la vérité : sa tante Joséfa, qui se laisse convaincre d'entrer au service de la famille Vitarelle pour mener sa propre enquête. Fine mouche sous ses rondeurs avenantes, Joséfa va mettre à nu les rouages d'une diabolique machination !

Editeur : J'ai Lu
- Paru le : 8 Septembre 2021
Pages : 381


Mon avis :

Je remercie chaleureusement les Editions J'ai Lu pour l'envoi de ce roman que j'attendais avec beaucoup d'impatience. En effet, j'aime de plus en plus ce style « cosy mystery », mais alors celui-là est à un niveau au-dessus...

Nous sommes dans le Massif central en Auvergne et plus particulièrement dans le Cantal où nous faisons la connaissance de nos deux personnages principauxNina est une jeune femme fougueuse au tempérament de feu, mère d'adorables jumeaux en bas âge. Elle est également en deuil, tourmentée et en colère plus que de raison, car en effet le père de ses enfants, avec qui elle entretenait plus une liaison qu'une vraie relation, est accusé du meurtre de sa patronne : la célèbre Hélène Vitarelle dont le nom est associé à la renommée mondiale de l'industrie de parapluie. Pourtant, malgré ses rancœurs envers lui, Nina ne peut se convaincre que la presse dit vrai et va tenter de tout faire pour l'innocenter quand bien même ce n'était qu'un coureur de jupon. Pour cela, elle va avoir besoin de l'aide de sa tante Joséfa chez qui elle habite depuis quelques temps. L'enquête amatrice commence et les révélations y seront très croustillantes...

Quelle joie immense j'ai ressenti en commençant ce roman, d'abord parce que j'ai eu le plaisir de retrouver la plume de l'autrice que j'avais adorée dans « Le cercle des derniers libraires ». Mais, aussi et surtout parce que cela se passe en Auvergne où est évoqué également Clermont-Ferrand dont je suis originaire. L'auvergnate qui est en moi n'a pu que savourer un peu plus cette douce ambiance, à la fois chaleureuse, accueillante et cosy (entendons-nous bien, je parle surtout du foyer de Joséfa), car pour le reste c'est assez glauque tout de même.

Joséfa et Nina forment une équipe complémentaire avec la première qui est plus posée, plus réfléchie avec une imagination débordante et des conseils bienveillants à revendre. Sans parler de son don pour faire parler ses interlocuteurs sans jamais trop en faire, disons qu'elle sait très clairement ce qu'elle veut et comment l'obtenir. Quant à la seconde elle est beaucoup plus explosive, n'a pas sa langue dans sa poche et use parfois de sa nonchalance ce qui peut la rendre d'un point de vu extérieur très grossière, mal élevée et sans aucune bonne manière. Pourtant, elle veille à ce que ses enfants ne manquent de rien, l'argent ne fait pas tout, c’est ce que l'autrice nous délivre gentiment comme message à travers ses deux héroïnes, d'ailleurs.

°•°• L'automne restait de loin sa saison préférée. Les lumières fugaces conspiraient avec les goulées de vent fou pour lui mordre le visage, fouetter le sang sous sa peau, lui redonner l'ivresse de la jeunesse. •°•°

Un gouffre énorme se crée donc entre la famille sur qui elles enquêtent et elles deux, de simples « petites gentes » lambda. Mais, sincèrement c'est un tel délice de lire ce roman, de le savourer, de mener l'enquête à travers elles. J'étais pourtant tellement sûr d'avoir trouvé le coupable parmi les potentiels suspects que la fin m'a laissée sans voix ! Et en même temps le dénouement m'a rappelé pourquoi j'ai tiqué sur un détail somme tout insignifiant si nous ne sommes pas attentifs à l'environnement. Environnement d'ailleurs que Sylvie Baron décrit à la perfection, elle met en avant la fabrique de parapluie, son artisanat, puis sa commercialisation, le marketing, les nouvelles collections. On sent clairement qu'elle sait de quoi elle parle, elle n'effleure pas le sujet, ne le survole pas, on entre dans le vif de toute cette industrie quand bien même nous ne nous y connaissons pas, voyez-là le moyen d'apprendre certaines ficelles. J'ai aimé la richesse avec laquelle elle nous décrit tout ça, sans jamais que cela paraisse lourd ou ennuyeux, égrenant ainsi ses informations au fur et à mesure que nous suivons le fil conducteur de cette histoire.

En somme, je crois que je pourrais vous en parler pendant des heures tant j’ai aimé ce roman, cette ambiance un brun morose, cette famille riche, qui vit dans le confort, mais qui est pourtant si malheureuse, entravée par des chaînes invisibles et dans laquelle le dialogue est rompu depuis bien longtemps. J’ai aimé aussi cette partie plus cosy que Joséfa apporte avec elle, elle est clairement mon coup de cœur de ce roman, elle est bienveillante, d’une gentillesse et d’une douceur extrême à l’imagination débordante. Elle change la vie des personnes qu’elle rencontre. Quant à l’enquête, je l’ai dévoré avec avidité dans mon fauteuil de lecture avec un thé fumant au départ et bien froid sur la fin tant j’étais plongé dedans.

Je vous recommande chaudement ce roman les yeux fermés, il est pour moi un gros coup de cœur ! En plus il se passe en automne, alors quoi demander de mieux que de le savourer bien au chaud sous un plaid ?

Ma petite note :  

Merci encore à eux : 


Retrouvez mon avis sur son précèdent roman :




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