Mon avis :
Je
remercie chaleureusement les Editions J'ai Lu pour
l'envoi de ce roman que j'attendais avec beaucoup d'impatience. En effet,
j'aime de plus en plus ce style « cosy mystery »,
mais alors celui-là est à un niveau au-dessus...
Nous
sommes dans le Massif central en Auvergne et plus
particulièrement dans le Cantal où nous faisons la connaissance de nos deux personnages principaux. Nina est
une jeune femme fougueuse au tempérament de feu, mère d'adorables jumeaux en
bas âge. Elle est également en deuil, tourmentée et en colère plus que de
raison, car en effet le père de ses enfants, avec qui elle entretenait plus une
liaison qu'une vraie relation, est accusé du meurtre de sa patronne : la
célèbre Hélène Vitarelle dont le nom est associé à
la renommée mondiale de l'industrie de parapluie. Pourtant, malgré ses rancœurs
envers lui, Nina ne peut se convaincre que la
presse dit vrai et va tenter de tout faire pour l'innocenter quand bien même ce
n'était qu'un coureur de jupon. Pour cela, elle va avoir besoin de l'aide de sa
tante Joséfa chez qui elle habite depuis quelques
temps. L'enquête amatrice commence et les
révélations y seront très croustillantes...
Quelle
joie immense j'ai ressenti en commençant ce roman, d'abord parce que j'ai eu le
plaisir de retrouver la plume de l'autrice que
j'avais adorée dans « Le cercle des derniers libraires
». Mais, aussi et surtout parce que cela se passe en Auvergne où est évoqué
également Clermont-Ferrand dont je suis originaire. L'auvergnate qui est en moi
n'a pu que savourer un peu plus cette douce ambiance, à la fois chaleureuse,
accueillante et cosy (entendons-nous bien, je parle surtout du foyer de Joséfa), car pour le reste c'est assez glauque tout de
même.
Joséfa et Nina forment une équipe complémentaire avec la première qui est plus posée, plus
réfléchie avec une imagination débordante et des conseils bienveillants à
revendre. Sans parler de son don pour faire parler ses interlocuteurs sans jamais
trop en faire, disons qu'elle sait très clairement ce qu'elle veut et comment
l'obtenir. Quant à la seconde elle est beaucoup plus explosive, n'a pas sa
langue dans sa poche et use parfois de sa nonchalance ce qui peut la rendre
d'un point de vu extérieur très
grossière, mal élevée et sans aucune bonne
manière. Pourtant, elle veille à ce que ses enfants ne
manquent de rien, l'argent ne fait pas tout, c’est ce que l'autrice nous délivre gentiment comme message à travers
ses deux héroïnes, d'ailleurs.
°•°• L'automne restait de loin sa saison préférée. Les lumières fugaces conspiraient avec les goulées de vent fou pour lui mordre le visage, fouetter le sang sous sa peau, lui redonner l'ivresse de la jeunesse. •°•°
Un gouffre énorme se crée
donc entre la famille sur qui elles enquêtent et elles deux,
de simples « petites gentes » lambda. Mais, sincèrement c'est un tel délice de
lire ce roman, de le savourer, de mener l'enquête à travers elles. J'étais
pourtant tellement sûr d'avoir trouvé le coupable parmi les
potentiels suspects que la fin m'a laissée sans voix ! Et en même temps
le dénouement m'a rappelé pourquoi j'ai tiqué sur un détail somme tout
insignifiant si nous ne sommes pas attentifs à l'environnement. Environnement
d'ailleurs que Sylvie Baron décrit à la perfection, elle met en avant la fabrique
de parapluie, son artisanat, puis sa commercialisation, le marketing, les
nouvelles collections. On sent clairement qu'elle sait de quoi elle parle, elle
n'effleure pas le sujet, ne le survole pas, on entre dans le vif de toute cette
industrie quand bien même nous ne nous y connaissons pas, voyez-là le moyen
d'apprendre certaines ficelles. J'ai aimé la richesse avec laquelle elle nous
décrit tout ça, sans jamais que cela paraisse lourd ou ennuyeux, égrenant ainsi
ses informations au fur et à mesure que nous suivons le fil conducteur de cette
histoire.
En somme, je crois que je pourrais vous en parler pendant des heures tant j’ai aimé ce roman, cette ambiance un brun morose, cette famille riche, qui vit dans le confort, mais qui est pourtant si malheureuse, entravée par des chaînes invisibles et dans laquelle le dialogue est rompu depuis bien longtemps. J’ai aimé aussi cette partie plus cosy que Joséfa apporte avec elle, elle est clairement mon coup de cœur de ce roman, elle est bienveillante, d’une gentillesse et d’une douceur extrême à l’imagination débordante. Elle change la vie des personnes qu’elle rencontre. Quant à l’enquête, je l’ai dévoré avec avidité dans mon fauteuil de lecture avec un thé fumant au départ et bien froid sur la fin tant j’étais plongé dedans.
Je vous recommande chaudement ce roman les yeux fermés, il est pour moi un gros coup de cœur ! En plus il se passe en automne, alors quoi demander de mieux que de le savourer bien au chaud sous un plaid ?
Ma petite note :
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