mercredi 4 mars 2020

¤ Histoire d’@, de Laure Manel ¤


Résumé :
"Disons que j'avais envie de savoir où tu en étais dans l'existence, ce que tu étais devenue, à quoi ressemblait ta vie... si tu étais heureuse... savoir aussi, peut-être, ce que tu avais retenu de notre passé commun, si tu m'en voulais encore, ou si tu m'avais pardonné..." Ils étaient meilleurs amis, et leur relation fusionnelle semblait pouvoir résister à tout. Mais en partant pour New York sans se retourner, il l'a plongée dans l'incompréhension la plus totale. Douze ans plus tard, il réapparaît sur son écran et espère reprendre leur amitié là où il l'a laissée. Lui donnera-t-elle une chance de renouer ? Quand le passé resurgit, comment le présent pourrait-il ne pas en être ébranlé ?




Editeur : Le livre de poche
Collection : Littérature
Paru le : 2 Janvier 2020
Pages : 350


Mon avis :
Voilà très longtemps que je n'avais pas lu de roman épistolaire alors que j'adore ce genre-là. Quoi de plus excitant que de découvrir une correspondance et être dans l'attente permanente des mails de l'autre ? Quoi qu'il en soit, celui-ci n'a pas fait long feu dans ma PAL et j'ai bien fait !

Nous sommes dans la peau de Mathilde, jeune femme dans la trentaine, enfin posée dans sa vie d'adulte et installée confortablement dans sa jolie maison de Belle-Île avec son mari. Elle travaille pour le journal local et son ordinateur est donc son outil de travail principal. Elle semble heureuse et épanouie, ayant même une vie sociale bien remplie et vraiment très agréable jusqu'au jour où elle reçoit un mail anonyme qui va venir bouleverser sa vie, ses certitudes. L'anonymat ne dure que le temps de quelques jours, car bien vite ses craintes sont fondées, celui qu'elle redoutait le plus refait surface après douze ans d'absence. Le dialogue est quelque peu teinté de reproches, mais l'addiction fait très vite son apparition et un échange des plus passionnels s'ensuit. La tension monte à chaque fois un peu plus jusqu'au point de non-retour…

Je partais forcément très optimiste pour ce roman tout en me disant que cela allait être pour moi l'occasion de découvrir enfin la plume de cette autrice dont j'entends beaucoup de bien. J'y ai fait une très belle découverte, car elle est à la fois très belle, douce, simple et terriblement efficace pour nous entraîner dans son univers sans que nous ayons trop de difficultés à nous y attacher. J'ai beaucoup aimé la découvrir avec ce roman épistolaire, car ce n'est pas une surprise, mais je suis très friande de ce genre-là. En effet je l'affectionne tout particulièrement depuis ma découverte de « Quand souffle le vent du nord » et sa suite « La septième vague », de Daniel Glattauer en 2011. Depuis, j'essaie d'en lire un maximum, mais je dois dire que les années ont passé et cela faisait longtemps que je n'en avais plus lu, et plus important encore, des histoires aussi addictives que celle-là.

L'histoire de ces retrouvailles après douze ans d'absence, de silence, m'a beaucoup émue tout en me faisant réaliser le côté inédit de la chose. Qui ne rêverait pas de retrouver son ou sa meilleur(e) ami(e) après tout ce temps ? Ici l'ambiguïté est plus que palpable et très vite les pièces du puzzle nous sont offertes avec parcimonie tout au long de leur échange. Ce qui fait qu'en plus de les découvrir chacun dans leur vie, bien établie, on découvre ce qu'ils ont pu vivre l'un sans l'autre durant ces douze années, comment ils en sont arrivés là et comment leur amitié pourrait trouver sa place dans leur présent et leur futur, désormais.

Ils se cherchent, flirtent, renouent, déversent tout ce qu'ils ont sur le cœur même si cela fait encore mal après tout ce temps, s'absentent pour mieux revenir, encore plus accros que précédemment. Dans un délicieux ballet qui ne nous échappe pas, pour nous simple lecteur. Je dois avouer que je ne me suis pas considérée une seule seconde comme simple lectrice. J'ai vécu pleinement cette histoire d'amitié et plus. Ces destins enfin retrouvés, malgré leur conjoint, leur quotidien, leur vie bien remplie. Les frontières de l'amitié et de l'amour sont minces, très minces et à quoi bon lutter après tout ? S’ensuivent de longs questionnements et remises en question pour Mathilde, qui semble perdue.

Et au risque que cela puisse devenir à la longue rébarbatif, j'ai trouvé cela totalement juste, crédible, ses craintes et ses espoirs sont fondés et le risque en vaut très certainement la chandelle. En tout cas, je me suis régalé à lire, à vivre ses tourments, ses maladresses, ses doutes puis ses certitudes pour enfin revenir au point de départ. J'ai aimé, vibré, suis tombée légèrement amoureuse également de Cyril, de sa patience, de sa compréhension, de ses tourments également et de sa culpabilité, mais surtout de son amour, toujours.

En somme, j'ai passé un merveilleux moment, très court mais intense aux côtés de Mathilde et Cyril, ces deux êtres attachants et d'une simplicité effarante. Pourtant, c'est bien cela qui finalement m'a séduite : leur simplicité, leur naturel, leur sincérité à l'état brut de dire les choses telles qu'elles sont, de déballer complètement ce qu'ils ont sur le cœur, sans filtre, sans retenue aucune. Cela fait mal, cela blesse, mais le résultat n'en est que meilleur. J'ai beaucoup aimé ces retrouvailles par ordinateurs interposés, leurs mails plus ou moins longs m'ont énormément plu et l'addiction s'est très vite fait sentir. J'ai dévoré ce petit roman tout en douceur et en finesse. Je réitérerai l'expérience aussi bien avec ce genre-là que j'adore, mais aussi avec l'autrice dont j'ai apprécié la découverte de son style.
Je vous recommande ce roman les yeux fermés !

Ma petite note :  




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